Le Patrimoine dionysien
La balise d'Antioche:
Le rocher d'Antioche, ou Antiochat, est une résurgence des falaises de Chassiron, qui sort de l'océan à quelques encablures de la côte. Extrêmement dangereux car autrefois invisible pour les bateaux, ce lieu fut le théâtre de nombreux drames de la mer. Dès 1550, ce "mauvais rocher" apparaît dans les écrits. Car l'endroit, s'il est mal signalé, est pourtant très fréquenté par les navires de commerce.
La tour de Chassiron, dont la lumière est déjà épisodique jusqu'à la construction du phare en 1836, ne suffit pas à éclairer cette zone. La construction d'une tour de signalement est décidée en 1914, et commencera en pleine guerre mondiale en 1917. D'une hauteur de 20 mètres, cette tour sera mise en service en 1925.
Battue par les vagues et la forte houle elle est régulièrement entretenue par les services des Phares et Balises. Dans l'histoire de ce lieu, une centaine de "fortunes de mer" importantes ont été répertoriées. Le drame le plus marquant, et le dernier d'importance, reste le naufrage du Port Caledonia, qui, le 2 décembre 1924, s'échoua sur Antioche.
En raison d'une forte tempête, et malgré les nombreuses tentatives
des sauveteurs, rien ne pourra être fait pour sauver l'équipage.
La mer rendra 23 corps, qui reposent aujourd'hui dans le cimetière
de Saint-Denis d'Oléron.
Les écluses à poissons:
Les écluses à poisson qui s'égrènent sur les côtes nord de l'île d'Oléron sont de véritables "pièges à poissons". En forme de fer à cheval, elles sont construites en pierres sèches, sans chaux ni ciment. Leur méthode de construction et leur origine restent assez mystérieuses, remontant sans doute au Moyen-Age.
Les techniques de pêche et les outils restent les mêmes depuis des siècles. Leur fonctionnement est régi par des lois très
strictes. Les écluses appartiennent au domaine public maritime. Leur concession est attribuée, par les Affaires Maritimes, à un certain nombre de codétenteurs, qui doivent se coopter les uns les autres. Le droit de pêche est attribué en fonction de la part d'écluse. Ce droit exclusif s'accompagne d'un devoir d'entretien et de restauration des murs d'écluses. Jusqu'au siècle dernier, la pêche dans les écluses était importante pour la vie locale.
Aujourd'hui, il n'y a plus que 17 écluses à Oléron, contre 237 en 1853...
L'église:
Si on ne connaît pas exactement à quelle date elle fut construite, on sait que l'église de Saint-Denis fut réédifiée au XIIe siècle. L'église connut ensuite, comme Oléron, une histoire mouvementée. En 1525, des pirates espagnols, qui semaient la panique dans toute l'île, la pillèrent. L'époque des guerres de religion la marqua également, l'église fut ravagée à deux reprises en 1575 et 1584. Elle fut reconstruite à la fin du siècle, mais son clocher s'effondra quelques années plus tard. En 1853-54, l'église fut entièrement restaurée et un clocher fut ajouté en 1877. Depuis sa remise en état en 1889, l'église connaît une vie plus tranquille. Sa façade est notamment remarquable, avec ses colonnes, son portail, ses motifs et dessins géométriques.
Comme en attestent d'anciens clichés, l'église recelait un trésor : une maquette de frégate, ex-voto (prière matérielle) d'un paroissien de Saint-Denis, suspendue dans la nef.
Alors qu'elle était classée monument historique depuis 1958, la
maquette faillit bien disparaître. Restaurée une première fois par un amateur, elle trouva refuge à la mairie, avant de revenir à l'église. Là, les moisissures attaquèrent cordages et mats. Afin de restaurer correctement cette maquette, elle a été confiée à un restaurateur professionnel, agréé par les affaires culturelles. Celui-ci a reconstruit patiemment la frégate telle qu'elle devait être à l'origine. La maquette a retrouvé sa place dans l'église, protégée cette-fois-ci par une vitrine adaptée à sa valeur.
L'ancien abri du canot de sauvetage:
L'ancien abri du canot de sauvetage a été récemment transformé en salle d'exposition qui accueillera les artistes.
Cette salle est gérée par l'office du tourisme
Tél : 05.46.47.95.53
Dans cette salle une plaque commémorative évoque le dernier canot de sauvetage qui est intervenu lors du naufrage du Port Caledonia.
Des marins finlandais disparus lors de ce naufrage reposent toujours dans le cimetière de Saint-Denis.
L'architecture traditionnelle:
Les villages de la commune de Saint-Denis d'Oléron permettent d'agréables randonnées à la découverte du patrimoine architectural oléronais. Traditionnellement peintes à la chaux, les maisons basses pour échapper au vent, aux volets couleur de peinture de bateau s'égrènent le long de ruelles tortueuses, bordées par des murs au pied desquelles fleurissent roses trémières, bignonias ou glycines. Puits, perches à poissons, escaliers extérieurs, symboles de la vie paysanne d'autrefois, peuvent encore êtreaperçus au détour des rues. Saint-Denis,Chassiron,
La Morelière, La Gautrie, malgré les constructions récentes, les villages de la commune ont su garder leur charme authentique.
Autre élément caractéristique des paysages d'autrefois : les moulins. On les repère facilement, se dressant solitaires dans les champs. Au XIXe siècle, ces moulins à éolienne étaient très nombreux, victimes du modernisme
ils ont aujourd'hui presque tous disparu.
Enfin, Saint-Denis, tout comme la Brée-les-Bains ou Saint-Trojan-les-Bains, a gardé de nombreux éléments témoins de l'architecture balnéaire du début du XIXe siècle. L'amélioration des conditions de vie, suivie plus tard par
l'instauration des premiers congés payés, amenèrent sur l'île les premiers touristes, avides de bains de mer et de jolies plages. Quelques villas typiques témoignent de cette époque, ainsi que les cabines de bain en bois de
la plage de La Boirie.
Le Patrimoine naturel:
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Les falaises de Chassiron
Outre le phare, le site de Chassiron mérite aussi le détour pour la falaise qui surplombe l'océan, falaise que l'on peut longer à pied mais aussi en partie en vélo. Attention, la promenade le long des falaises de Chassiron est aussi belle que dangereuse. Ne vous approchez pas trop près du bord et faites trés attention aux enfants, les éboulements sont fréquents.
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Observation d'oiseaux
La réserve ornithologique du Grand Marais Papineau fait également partie du Conseil départemental, ainsi que le site des Dunes Barataud. Autour du marais Papineau et des lagunes de La Bétaudière (où on ne peut pas entrer), on peut observer selon la saison de nombreux oiseaux qui nichent ou font une halte : canards, colverts, tadornes, ou oie cendrée, goélands et mouettes...
Enfin, des sentiers pédestres, cyclables, ou empruntables à VTT, permettent
de découvrir la commune à l'écart des routes principales.